Consignes et matériel
En grand groupe, vous présentez une série d’énoncés aux jeunes et vous leur demandez d’indiquer si, selon eux, l’énoncé est vrai ou faux (ex.: qui pense que c’est vrai? Levez la main. Qui pense que c’est faux? Levez la main. Qui s’abstient? Levez la main). Vous pourrez également apporter des précisions après chacun des énoncés (Messages clés). Afin de clore l’activité, vous pouvez demander aux jeunes ce qu’ils et elles ont retenu de l’activité.
Intentions pédagogiques
- Interpeller les jeunes sur leur compréhension et leur interprétation des codes de la séduction à l’adolescence.
- Développer chez les jeunes un esprit critique face aux messages liés à la séduction dans les médias et les médias sociaux.
- Prendre conscience des différentes caractéristiques, autres que physiques, souhaitables lorsque l’on désire séduire à l’adolescence.
Déroulement
Avant l’animation
- Prendre connaissance et vous approprier de l’ensemble des énoncés.
- Sélectionner les énoncés adéquatement selon votre groupe de jeunes.
- Prendre connaissance et vous approprier les réponses et Messages clés pour chaque énoncé.
- Prévoir des règles de conduite que les jeunes devront respecter (ex: tour de parole, respect des autres,respect de soi, etc.)
Pendant l’animation
- Présenter un premier énoncé.
- Demander aux jeunes de lever la main s’ils croient que la réponse est “Vrai”.
- Demander aux jeunes de lever la main s’il croient que la réponse est “Faux”.
- Demander aux jeunes de lever la main s’ils préfèrent s’abstenir.
- Demander aux jeunes qui le désirent d’intervenir et d’expliquer leurs réflexions sur l’énoncé.
- Cliquer sur la réponse qui obtient la majorité.
- Lire la réponse et le Message clé correspondant à l’énoncé.
- Faire intervenir les jeunes en lien avec la réponse.
- Répéter pour chaque énoncé.
Matériel
- Un ordinateur (en petit groupe).
- Un ordinateur + toile + projecteur (en grand groupe).
ou
- Les énoncés et Messages clés imprimés.
- 1
- 1.5
- 2
- 2.5
- 3
- 3.5
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- 4.5
- 5
- 5.5
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- 7.5
- 8
- 8.5
- 9
- 9.5
- 10
- 10.5
- 11
- 11.5 Conclusion
Question 1
Pour que quelqu’un s’intéresse à nous, il faut avoir un corps parfait !
Question 1
Réponse: Faux
Vouloir bien paraître est tout à fait normal, mais nul besoin de changer ton apparence pour que quelqu’un s’intéresse à toi. De toute façon, chaque corps est différent et c’est cette diversité qui fait la beauté de tout un chacun. Bien que ce ne soit pas donné à tous et à toutes d’être à l’aise dans son corps, surtout à l’adolescence, tu as beaucoup plus de chance d’être apprécié-e en étant toi-même. En fait, ce qui importe c’est ta personnalité et tes qualités - comme tes défauts - qui font de toi une personne unique. Il est vrai que certaines personnes correspondent aux critères de beauté en vigueur, mais cela ne suffit pas pour intéresser les autres. Allez, ne perds pas ton temps à te comparer, t'autoévaluer et te juger trop sévèrement. Ose être toi-même et profite des bons moments en compagnie de ceux et celles qui t’entourent et que tu apprécies. N’oublie pas que lorsque quelqu’un est bien dans sa peau, on le remarque. De la simplicité, svp.
Duquet, F., Gagnon, G. et Faucher, M. (2010). Oser être soi-même : outils didactiques en éducation sexuelle pour contrer l’hypersexualisation et la sexualisation précoce auprès des jeunes, Services aux collectivités de l’UQAM, Forum Jeunesse Montréal, 430p.
Question 2
C’est beaucoup plus facile de rencontrer quelqu’un sur les réseaux sociaux que dans notre entourage.
Question 2
Réponse: Vrai et faux
D’un côté, les réseaux sociaux permettent aux personnes plus timides ou à ceux et celles qui ont un plus petit cercle d’amis d’entrer en contact avec d’autres personnes. D’un autre côté, il est difficile de réellement connaître une personne rencontrée en ligne. Celle-ci pourrait s’attribuer des traits de personnalité ou des qualités qu’elle ne possède pas dans la réalité. De plus, les rencontres en ligne peuvent comporter des risques si, par exemple, on partage des confidences ou on dévoile son intimité à quelqu’un qui a de mauvaises intentions. De nos jours, les réseaux sociaux et les textos seraient plus populaires que les rencontres en face à face. Pourtant c’est plutôt lors de vraies rencontres qu’on apprend à se faire des amis, à communiquer et à mieux comprendre les réactions de l’autre. En matière de séduction, c’est aussi en « vrai » que l’on constate si ça clique. Des relations en vrai, svp.
Korchmaros, J.D., Ybarra, M.L. et Mitchell, K.J. (2015). Adolescent online romantic relationship initiation: Differences by sexual and gender identifical. Journal of adolescence, 40, 54-64.
Lenhart, A., Ling, R., Campbell, S. et Purcell K. (2010). Teens and mobile phones. Pew Internet & American life project. Repéré de http://www.pewinternet.org/∼/media//Files/Reports/2010/PIP-Teens-and-Mobile-2010-with-topline.pdf
Valkenburg, P.M. et Peter, J. (2011). Online communication among adolescents: an integrated model of its attraction, opportunities, and risks. Journal of Adolescent Health, 48(2) (2011), 121-127.
Question 3
C’est facile de faire la différence entre un flirt et une situation de harcèlement.
Question 3
Réponse: Faux
La ligne peut être très mince parfois. Flirter est l’action de séduire, charmer ou courtiser quelqu’un pour qui on a des sentiments. À travers la séduction, on peut apprendre à se connaître, et développer graduellement une complicité et une intimité. Le flirt peut se manifester simplement par un compliment ou un sourire. Toutefois, cela devient du harcèlement lorsque les gestes ou les propos sont répétés, qu’ils ne sont pas désirés par la personne qui les subit et qu’ils provoquent un malaise. Il peut s’agir, par exemple, de gestes déplacés, de propos dégradants ou d’attitudes provocantes. Bref, quand tu flirtes avec quelqu’un, assure-toi que ce ne soit pas à sens unique. De la complicité, svp!
Le harcèlement sexuel au travail. (2018). Dans Éducaloi. Repéré le 7 février 2018 à https://www.educaloi.qc.ca/capsules/le-harcelement-sexuel-au-travail
Question 4
Ce n’est pas gênant de faire les premiers pas quand la personne nous intéresse vraiment.
Question 4
Réponse: Faux
Il peut être embarrassant, pour différentes raisons, d’avouer à quelqu’un que l’on ressent des sentiments à son égard. On peut, par exemple, redouter que l’autre personne ne soit pas intéressée, surtout si, de notre côté, on éprouve de très forts sentiments. On peut également craindre d’être déçu-e, rejeté-e ou humilié-e. Cependant, l’autre personne ne peut pas deviner ce à quoi tu penses ou ce que tu ressens. C’est donc en brisant la glace, à ta façon, que tu pourras le lui faire savoir. Le secret, c’est souvent de ne pas précipiter les choses et de rester soi-même. Cela dit, il est possible que tu t’intéresses à quelqu’un, mais que cette personne ne ressente pas la même chose pour toi, même si tu es sympathique et authentique. Ça fait partie de la vie. De l’honnêteté, svp.
Duquet, F., Gagnon, G. et Faucher, M. (2010). Oser être soi-même : outils didactiques en éducation sexuelle pour contrer l’hypersexualisation et la sexualisation précoce auprès des jeunes, Services aux collectivités de l’UQAM, Forum Jeunesse Montréal, 430p.
Question 5
Les jeunes qui sont populaires à l’école ont plus de chance de se faire une « blonde » ou un « chum ».
Question 5
Réponse: Vrai et faux
On a souvent l’impression que tout est plus facile pour les garçons ou les filles qui sont populaires à l’école, mais tout dépend des raisons pour lesquelles ils-elles sont populaires. Est-ce parce qu’ils sont gentils-le-s, sportifs-ves, drôles, talentueux-ses, respectueux-ses, parce qu’ils-elles réussissent bien à l’école, etc.? Est-ce dû à leur apparence ? Est-ce parce qu’ils-elles sont plutôt agressifs-ves ou que les autres les craignent? Il y aura toujours des garçons et des filles qui voudront sortir avec les plus populaires de l’école et ainsi bénéficier un peu de leur popularité. Est-ce une bonne raison? Tout le monde ne recherche pas nécessairement quelqu’un de populaire. Lorsqu’on est amoureux-se, plein d’autres choses entrent en jeu. Chaque garçon et chaque fille possède son propre charme, peu importe la grandeur de son cercle d’amis, ses exploits ou son nombre de « Likes ».. De l’authenticité, svp.
Question 6
Dans les téléréalités, les femmes et les hommes qui sont très sexy ont toujours plus de chance de plaire.
Question 6
Réponse: Vrai et faux
Il ne faut pas oublier que ces hommes et ces femmes, qui décident de participer à ce type d’émissions, ont été choisis très souvent sur la base de leur look ou de leur fort caractère. Ces personnages ont souvent la cote et forcément, on les remarque davantage. D’ailleurs, ils sont rarement les premiers à être éliminés dans ce jeu. La principale différence entre ces téléréalités et la « vraie vie », c’est qu’on y joue à séduire avec l’aide de toute une équipe technique et auprès d’un vaste choix de candidat-es – avec l’intention de gagner un prix. Le risque est de finir par croire qu’il faut leur ressembler et agir comme eux pour être séduisant-e ou pour avoir du succès. La réalité « à l’adolescence » est toute autre où le « jeu de la séduction » comprend des moments où on est parfois maladroit-e, drôle, inquiet-e, anxieux-se, drôle à nouveau, sans mot ou très bavard-e, mal à l’aise ou plein-e d’assurance, à notre meilleur ou non. Vive la vraie vie ! Un peu de naturel, svp.
Question 7
Une personne peut plaire à une autre personne grâce à son naturel et ses qualités
(ex. humour, gentillesse, etc.).
Question 7
Réponse: Vrai
Il n’y a pas seulement l’apparence qui permet de séduire une personne. L’apparence permet de voir si la personne t’intéresse physiquement. Par contre, c’est plutôt sa personnalité, ses qualités et ses intérêts qui permettent de décider si cette personne te plaît vraiment, de trouver des points communs et de créer des liens avec elle. Séduire c’est avant tout être curieux-se, attentionné-e, gentil-le, drôle, sympathique, à l’écoute, charmant-e, intelligent-e, discret-ète, etc. Personne ne possède toutes ces qualités à la fois, mais chacun a un « petit quelque chose » d’unique qui le distingue des autres et qui le rend « remarquable ». De l’originalité, svp.
Ciceri, R. (2002). « Seductive communication: paradoxical exhibition, obliquity and non verbal synchronization », dans Luigi Anolli, Rita Ciceri et Giuseppe Riva (sous la dir. de), Say Not to Say : New Perspectives on Miscommunication, chap. 4, Amsterdam (Pays-Bas), IOS Press, p. 101-116.
Duquet, F., Gagnon, G. et Faucher, M. (2010). Oser être soi-même : outils didactiques en éducation sexuelle pour contrer l’hypersexualisation et la sexualisation précoce auprès des jeunes, Services aux collectivités de l’UQAM, Forum Jeunesse Montréal, 430p.
Question 8
Lorsque quelqu’un nous complimente, ça veut nécessairement dire qu’il “trippe” sur nous.
Question 8
Réponse: Faux
Dire un compliment à quelqu’un peut être simplement une marque de gentillesse et d’attention envers une personne que l’on apprécie. Pas besoin d’être amoureux-se pour reconnaître les qualités de l’autre. À l’inverse, ce n’est pas parce que quelqu’un te fait un compliment qu’il ou qu’elle veut sortir avec toi. Chose certaine, on apprécie les gens qui sont respectueux et honnêtes. Au contraire, on ne cherche surtout pas quelqu’un qui nous juge, nous méprise ou nous insulte. Se faire complimenter peut laisser croire à un début de relation spéciale, mais attention à ne pas conclure trop rapidement qu’il s’agit d’un flirt. De la sensibilité et du discernement, svp.
Duquet, F., Gagnon, G. et Faucher, M. (2010). Oser être soi-même : outils didactiques en éducation sexuelle pour contrer l’hypersexualisation et la sexualisation précoce auprès des jeunes, Services aux collectivités de l’UQAM, Forum Jeunesse Montréal, 430p.
Question 9
Il arrive que l’on souhaite sortir avec quelqu’un seulement pour ne plus être « célibataire » ou pour faire comme les autres.
Question 9
Réponse: Vrai
Il est vrai que certaines personnes ont tellement peur d’être « célibataires », qu’elles enchaînent les relations craignant d’être seules. On peut se demander si elles sont avec quelqu’un pour les bonnes raisons. Ce n’est pas obligatoire d’avoir un « chum » ou une « blonde » et ce n’est pas non plus un défaut d’être célibataire – ni à l’adolescence ni à l’âge adulte. À quoi ça sert, de se bousculer pour être avec quelqu’un seulement pour si c’est seulement pour sauver les apparences? Être amoureux-se, c’est un sentiment très beau et très fort et ça arrive à tout le monde un jour ou l’autre. Malgré tout, on ne doit pas utiliser l’autre pour combler sa peur d’être seul-e ou simplement pour faire comme les autres. Du respect de soi et de l’autre, svp.
Question 10
Parler de quelqu'un en faisant des commentaires à caractère sexuel est une technique de séduction qui fonctionne.
Question 10
Réponse: Faux
Une remarque ou un commentaire à caractère sexuel peut être une manière maladroite, mais blessante, de montrer qu’une personne nous plaît. Cela peut nettement provoquer l’effet inverse soit que la personne ne veuille rien savoir de l’autre. Sans compter les répercussions négatives sur la perception de soi et la confiance en soi de la personne à qui c’est adressé. Les preuves de séduction doivent plutôt être basées sur le respect de l’autre. Plusieurs exemples peuvent être des options respectueuses de séduction: aider l’autre dans ses travaux scolaires, offrir d’écouter ses choix musicaux, avoir de l’humour, discuter de divers sujets qui intéressent l’autre personne, l’inviter au cinéma, dire un compliment, etc. Du respect et de la courtoisie, svp.
Bourgeois, J. (2011). Flirter avec la séduction : Le défi de l’éducation des jeunes à la séduction. Ça s’exprime, 18, 1-15.
Duquet, F., Gagnon, G. et Faucher, M. (2010). Oser être soi-même : outils didactiques en éducation sexuelle pour contrer l’hypersexualisation et la sexualisation précoce auprès des jeunes, Services aux collectivités de l’UQAM, Forum Jeunesse Montréal, 430p.
Question 11
Lorsque quelqu’un nous dit qu’il s’intéresse à nous, mais que ce n’est pas réciproque de notre côté, c’est difficile de savoir quoi lui répondre pour ne pas le ou la blesser.
Question 11
Réponse: Vrai
Il peut être délicat d’avoir à avouer à une personne que nous n’avons pas d’intérêt ou d’attirance envers elle, au risque de lui faire de la peine. Malgré tout, mieux vaut être franc.che et honnête que de laisser sous-entendre à quelqu’un que nous partageons ses sentiments, car, en plus de lui faire de la peine, la personne risquerait de se sentir ridiculisée ou trahie. Bien qu’il n’existe pas de formule magique pour dire à quelqu’un que son intérêt n’est pas réciproque, il est préférable de prendre son courage à deux mains et de dire les choses clairement, mais sans être brusque ou brutal. De l’authenticité et de la délicatesse, svp!
Que retiens-tu de cet exercice ?
La séduction, quand ça nous transporte:
- Finalement, ce qu’il faut retenir, c’est que la séduction est tout à fait acceptable lorsque ça permet de se connaître progressivement, en restant soi-même et en développant un lien de confiance, au sein d’une relation qui peut devenir de plus en plus intime.
- En faisant des avances à quelqu’un, par un compliment, un sourire ou un petit geste, on peut vérifier si l’autre personne est intéressée et, au mieux, recevoir de l’attention en retour. L’autre personne pourrait aussi bien refuser nos avances, ce qui fait partie de la vie. Et même s’il peut être gênant de montrer son intérêt pour quelqu’un, il ne faut pas se décourager.
- Certain-e-s choisissent de se tourner vers les réseaux sociaux pour entrer en contact avec les personnes qui leur plaisent. Attention, rien ne remplace le contact en face à face pour réellement connaître une personne. Ça évite les mauvaises surprises et les dangers.
La séduction, quand ça dérape:
- Il faut distinguer une situation de flirt d’une situation de harcèlement. Ainsi, lorsqu’une personne démontre son intérêt de façon insistante et répétée, par des gestes, des commentaires ou des regards, malgré le fait que l’autre personne l’ait informé-e qu’il ou qu’elle n’était pas intéressé-e, il n’est plus question de séduction, mais de harcèlement.
- Lorsqu’une personne utilise la séduction en multipliant les conquêtes pour paraître « cool » ou en manipulant une personne pour obtenir ce qu’elle veut (ex.: coucher avec l’autre) est tout à fait questionnable. On ne peut utiliser l’autre pour son propre plaisir.
- Finalement, il est faux de croire que, pour obtenir l’attention de quelqu’un, on doit à tout prix agir de façon très sexy ou partager un sexto, par exemple.